Comment pensent et agissent les acteurs de l’aide humanitaire ?
Ces travaux s’intéressent au fonctionnement des institutions humanitaires, à leurs membres, à leur représentations, à leurs discours, à leurs manières de faire, à leurs habitudes, à leurs cultures…
Afghanistan : MSF doit-elle accepter le risque d'assassinats ciblés ?
Une version plus courte de cet article est apparue en anglais dans The New Humanitarian le 26 novembre 2020.
Le massacre du 12 mai 2020 à la maternité soutenue par MSF à Dasht-e-Barchi (Afghanistan) pose, une fois de plus, la question de nos limites au regard des risques encourus par nos équipes. Quel est le niveau de danger acceptable pour les organisations humanitaires ? Comment fixer des limites ? Pourquoi MSF déciderait-elle de quitter Kaboul mais de rester à Herat, par exemple, ou de quitter l'Afghanistan mais de rester au Niger, au Burkina Faso, au Mali ou en Somalie, où les équipes sont également confrontées à un danger extrême ?
Communiquer et convaincre : un regard d’humanitaires sur la réponse française à l’épidémie de coronavirus
Dans cet article, les deux auteurs examinent certains éléments de la réponse française à l’épidémie à l’aune de l’expérience de Médecins Sans Frontières, en particulier du point de vue des relations qui unissent acteurs de la réponse à ceux qui en sont l’objet.
Le management chez MSF – Partie 2
Dans un premier entretien, Marion Péchayre évoquait différents problèmes relatifs au management chez Médecins Sans Frontières : travail en silo, multiplication des outils de gestion dans une perspective de contrôle, omniprésence des demandes de validation, effacement du rôle des individus au profit d’une présentation pseudo scientifique des faits et des projets, etc. Dans cette interview, réalisée par Elba Rahmouni, il est cette fois question des solutions à apporter à ces différents problèmes, autant d’hypothèses pour améliorer nos façons de travailler. Marion Péchayre n’entend pas donner des recettes toute faites mais plutôt un état d’esprit empreint de « sagesse pratique » (un concept de sociologie des professions) et de management par la délibération que chacun, et chaque équipe, pourra mettre en œuvre à sa manière.
Le management chez MSF
Dans cette interview, différents problèmes relatifs au management chez Médecins Sans Frontières sont abordés avec Marion Péchayre, Directrice d’études au CRASH, tels que la fragmentation du travail, la dérive de la professionnalisation vers une posture de contrôle incarnée par la multiplication des outils de gestion et l’omniprésence des demandes de validation, ou encore un effacement du rôle des individus au profit d’une présentation pseudo-scientifique des faits et des projets.
Au travail
Nous souhaitons aujourd’hui partager avec vous quelques recommandations de lectures autour de la question du « management », du travail, des façons de travailler. Sans doute certains habitués du CRASH s’étonneront d’un tel choix : n’est-on pas bien loin des questions sur lesquelles se porte habituellement notre réflexion critique? En réalité, loin d’être le fruit d’une lubie, la sélection bibliographique qui suit est le résultat de plusieurs années de lectures.
Borno, Nigeria : un regard critique sur nos opérations
En 2016, la direction des opérations de MSF a souhaité réaliser une revue critique des opérations conduites par l’association dans l’Etat du Borno, au nord-est du Nigéria, entre 2015 et 2016. En réponse, Judith Soussan et Fabrice Weissman du CRASH ont produit, avec le soutien d’Epicentre – le centre d’épidémiologie de MSF – un récit détaillé retraçant la façon dont les équipes de terrain, de capitale et du siège ont analysé la situation, les objectifs qu’elles se sont donnés, les actions qu’elles ont entreprises, les obstacles qu’elles ont rencontrés et les résultats qu’elles ont obtenus. Dans le cadre de ce travail, les directeurs et les cadres opérationnels s’interrogent sur leurs propres pratiques : ont-ils fait preuve d’une mobilisation tardive face à la situation catastrophique des camps de déplacés en zone rurale et à la périphérie de Maiduguri, la capitale de l’Etat du Borno, en 2016 – et si oui, pourquoi ? Que penser a posteriori des choix opérationnels et de l’efficacité des stratégies d’intervention adoptées ? Au-delà de cette mission, que nous apprend cette histoire sur le fonctionnement de MSF et les façons de travailler des équipes ? Entretien avec Isabelle Defourny, directrice des opérations à MSF-OCP, rédigé par Elba Rahmouni.
Débat entre Bernard Kouchner et Rony Brauman
Bernard Kouchner est l’un des fondateurs de Médecins Sans Frontières puis de Médecins du monde. Rony Brauman est actuellement directeur d’études au CRASH, il a été président de Médecins Sans Frontières de 1982 à 1994. Dans ce débat, ils discutent les notions de droit d’ingérence, de droit humanitaire international et de sécurité mondiale. Ce débat, qui a eu lieu le 19 juin 2019 au Palais Bourbon, a été organisé par Daniel Lagot, président de l’ADIF et l’association PUGWASH, avec le soutien de PANGEE ONG.
Agir par principe ? Fabrice Weissman aux 10 heures de l’éthique 2018
Le 15 octobre 2018, Fabrice Weissman est intervenu dans Les 10 heures de l'éthique 2018, journée organisée par l’Espace Ethique. Dans sa présentation, il dresse une critique du discours dominant des organismes d’aide sur les principes humanitaires auquel il propose de substituer un questionnement éthique sur les politiques d’assistance.
Ebola en RDC, entre tâtonnements opérationnels et incertitudes scientifiques
Rebecca Grais, directrice de la recherche à Epicentre, le satellite d’épidémiologie de Médecins Sans Frontières, et Pierre Mendiharat, directeur adjoint des opérations de MSF-France, apportent leur éclairage sur l’épidémie de maladie à virus Ebola dans la province du Nord-Kivu à l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Cet entretien croisé en quatre volets (l’épidémie, le contexte social, les traitements et la vaccination) entend montrer comment, à propos de chaque épidémie, s’articulent science et pratique.
Mortalité : révisons les seuils d’alerte
Le taux brut de mortalité (TBR) est l’un des indicateurs les plus couramment utilisés à MSF et dans le milieu humanitaire pour évaluer le degré de gravité d’une crise sanitaire au sein d’une population donnée. Il est communément admis qu’un taux supérieur ou égal à un mort pour dix mille personnes et par jour caractérise une situation d’urgence nécessitant une réponse immédiate. Or l’usage du « seuil d’urgence standard de 1/10 000/jour » est très discutable : il contrevient aux recommandations que se sont données les organisations humanitaires et ne tient pas compte de la baisse de la mortalité observée dans l’ensemble du monde au cours des 30 dernières années.
Lectures estivales
Cette sélection d'ouvrages a été réalisée par les membres du Crash. Bon été et bonne lecture !
MSF à Grande-Synthe : enseignements d’une improbable coalition d’acteurs
Cet article a été publié dans la revue Alternatives Humanitaires. Angélique Muller et Michaël Neuman opèrent un retour d'expérience sur l'action menée par Médecins Sans Frontières dans le cadre d'un projet d'assistance aux migrants dans la ville de Grande-Synthe.