Abrité par la Fondation Médecins Sans Frontières, le Centre de Réflexion sur l'Action et les Savoirs Humanitaires (Crash) est une structure originale dans le monde des ONG. Sa raison d'être : animer le débat et la réflexion critique sur les pratiques de terrain et le positionnement public afin d'améliorer l'action de l'association.
L'équipe du CRASH est composée de sept salariés, issus du terrain et ayant une formation universitaire. Appuyée par un conseil scientifique composé de chercheurs professionnels bénévoles, elle travaille en coordination étroite avec les responsables opérationnels de Médecins Sans Frontières.
Les membres du Crash réalisent et dirigent des études et analyses concernant l'action de MSF. Ils participent aux sessions de formation interne ainsi qu'à des missions d'évaluation de terrain. Enfin, ils représentent l'association dans des réunions, colloques et autres lieux de recherche et de réflexion liés en particulier à des universités, des organismes intergouvernementaux et des ONG.
Pour en savoir plus, lire Le Crash, "une structure critique sur nos propres opérations" et Le CRASH de MSF vu par Frédéric Joli, porte parole du CICR.
Touchant aux domaines politiques, médicaux ou aux questions de gestion, les activités de recherche du Crash l’amènent à travailler sur des dossiers issus des préoccupations de MSF mais qui font souvent écho aux préoccupations du monde de l’aide en général. Elles sont restituées sous la forme de publications, articles ou livres, ainsi que d’ateliers de réflexions et de conférences.
Les travaux de capitalisation, d’évaluation et de retour d’expériences menés par le Crash associent méthodologies issues des sciences humaines et épidémiologiques. Transversaux, ils alimentent l’ensemble des secteurs d’activité de l’équipe (recherche, formation, conseil notamment).
L’équipe est engagée dans la construction de formations internes et diplômantes, en partenariat avec des institutions universitaires, et destinées aux cadres opérationnels de l’association. Elle participe également à des formations internes et ses membres interviennent à titre individuel dans des formations universitaires.
Le Crash assure des missions de conseil auprès des dirigeants de MSF sur les questions de positionnements opérationnels et publics. À ce titre, il intervient sur sollicitation du président de l’association, des directeurs et responsables opérationnels sur des questions liées à nos interventions, sur les dossiers d’actualité du moment ou liés à l’organisation de l’institution.
Le Crash met en œuvre une politique de diffusion active de ses travaux en s’appuyant sur un site Internet et les médias sociaux, ainsi qu’en participant et en organisant des colloques ou ateliers. Nous espérons ainsi toucher non seulement les praticiens et les collègues de l’aide ailleurs dans le monde, mais également les universitaires, journalistes et le public intéressé.
L’équipe permanente est composée de six directrices et directeurs d’études ainsi que d’une chargée de diffusion. Depuis 2020, tous les ans un.e responsable d’études rejoint le Crash pour une durée de douze mois. Ce poste répond à une logique de mobilité siège terrain ou de mobilité entre départements.
MSF-Crash : Coordinatrice de l'équipe
Anthropologue de l'action humanitaire. Avant de faire de la recherche, Marion Péchayre a travaillé en tant que responsable et coordinatrice de programmes sur le terrain puis au siège de Solidarités International. Elle a un doctorat en Development Studies (SOAS University of London) et un Master en Management international (ESCP Europe). Elle enseigne à PSIA et au Humanitarian and Conflict Response Institute (HCRI). Ses principales publications sont : "Politics, Rhetoric, and Practice of Humanitarian Action in Pakistan" (dans "The Golden Fleece: Manipulation and Independence in Humanitarian Action" Kumarian Press, 2012) et "Impartialité et Pratiques de Triage En Milieu Humanitaire. Le Cas de Médecins Sans Frontières Au Pakistan" (dans "La Médecine Du Tri. Histoire, Éthique, Anthropologie" PUF, 2014).
Médecin, diplômé de Médecine tropicale, de Médecine d'urgence et d'épidémiologie médicale. Il est parti pour la première fois en mission avec Médecins sans Frontières en 1989, entreprenant des missions longues en Ouganda, Somalie et Thaïlande. En 1994, il est entré au siège parisien comme responsable de programmes. Entre 1996 et 2000, il a été directeur de la communication, puis directeur des opérations. De mai 2000 à juin 2008, il a été président de la section française de Médecins sans Frontières. De 2000 à 2008, il a été membre du conseil d'administration de MSF USA et de MSF International. Il est l'auteur de plusieurs publications, dont "Innovations médicales en situations humanitaires" (L'Harmattan, 2009) et "Génocide et crimes de masse. L'expérience rwandaise de MSF 1982-1997" (CNRS Editions, 2016).
Médecin, diplômé de médecine tropicale et épidémiologie. Engagé dans l'action humanitaire depuis 1977, il a effectué de nombreuses missions, principalement dans le contexte de déplacements de populations et de conflits armés. Président de Médecins Sans Frontières de 1982 à 1994, il enseigne au Humanitarian and Conflict Response Institute (HCRI) et il est chroniqueur à Alternatives Economiques. Il est l'auteur de nombreux ouvrages et articles, dont "Guerre humanitaires ? Mensonges et Intox" (Textuel, 2018),"La Médecine Humanitaire" (PUF, 2010), "Penser dans l'urgence" (Editions du Seuil, 2006) et "Utopies Sanitaires" (Editions Le Pommier, 2000).
Diplômée d’un master de recherche en Histoire de l’Afrique et d’un master professionnel en gestion de projet de développement, Mathilde a effectué depuis 2012 de nombreuses missions sur le terrain pour différentes ONG internationales dans des contextes de catastrophes naturelles et de conflits (Tchad, RDC, Irak, Népal, Philippines, Haïti, etc.). Chargée de suivi-évaluation puis responsable de projet, elle entre chez MSF en 2020 en tant que coordinatrice de projet. Avec MSF, elle part au Yémen puis avec l’équipe d’urgence de la section Suisse appuyant évaluations et ouvertures de projet à Madagascar, au Sud-Soudan ou encore en Ukraine. En 2023/2024, elle rejoint l’équipe du CRASH en tant que Responsable d’étude pour participer à l’organisation de formations de réflexion critique sur les opérations MSF et mener un projet de recherche sur le Nord Kivu (RDC).
Directeur d'études au Crash depuis 2010, Michaël Neuman est diplômé d'Histoire contemporaine et de Relations Internationales (Université Paris-I). Il s'est engagé auprès de Médecins sans Frontières en 1999 et a alterné missions sur le terrain (Balkans, Soudan, Caucase, Afrique de l'Ouest notamment) et postes au siège (à New York ainsi qu'à Paris en tant qu'adjoint responsable de programmes). Il a également participé à des projets d'analyses politiques sur les questions d'immigration. Il a été membre des conseils d'administration des sections française et étatsunienne de 2008 à 2010. Il a codirigé "Agir à tout prix? Négociations humanitaires, l'expérience de MSF" (La Découverte, 2011) et "Secourir sans périr. La sécurité humanitaire à l'ère de la gestion des risques" (CNRS Editions, 2016).
Chargée de diffusion au CRASH depuis avril 2018, Elba est diplômée d’un master recherche en histoire de la philosophie classique et d’un master professionnel en conseil éditorial et gestion des connaissances numériques. Lors de ses études, elle a travaillé sur des questions de philosophie morale et s’est intéressée notamment à la nécessité pratique et à l’interdiction morale, juridique et politique du mensonge chez Kant.
Diplômée de Relations internationales (Institut d'Etudes Politiques de Paris), de Logistique humanitaire (Bioforce-Développement) et d'Anthropologie (Université Paris-I), Judith Soussan a rejoint MSF en 1999. Elle y a effectué des missions de terrain (Sri Lanka, Ethiopie, Soudan, Territoires palestiniens) avant de travailler, au siège, sur la question de la protection des populations. Après une échappée loin de MSF pendant laquelle elle pratique le reportage radiophonique et collabore à un projet sur les questions d'immigration, elle retrouve le Crash en 2015. Elle a récemment contribué à l'ouvrage "Secourir sans périr. La sécurité humanitaire à l'ère de la gestion des risques" (chapitre "Qabassin, Syrie. Une mission MSF en terre de Djihad" - CNRS Editions, 2016).
Politiste de formation, Fabrice Weissman a rejoint Médecins sans Frontières en 1995. Logisticien puis coordinateur de projet et chef de mission, il a travaillé dans de nombreux pays en conflit (Soudan, Ethiopie, Erythrée, Kosovo, Sri Lanka, etc.) et plus récemment au Malawi en réponse aux catastrophes naturelles. Il est l'auteur de plusieurs articles et ouvrages collectifs sur l'action humanitaire dont "A l'ombre des guerres justes. L'ordre international cannibale et l'action humanitaire" (Paris, Flammarion, 2003), "Agir à tout prix? Négociations humanitaires, l'expérience de Médecins sans Frontières" (Paris, La Découverte, 2011) et "Secourir sans périr. La sécurité humanitaire à l'ère de la gestion des risques" (Paris, Editions du CNRS, 2016). Il est également l'un des principaux animateurs du podcast La zone critique.
Des chercheuses et chercheurs en sciences sociales accompagnent les membres de l’équipe du Crash tant dans leurs réflexions que dans la conduite de leurs travaux d’écriture.
Ancienne enseignante d’histoire-géographie et docteure de l'EHESS, Caroline Izambert a soutenu une thèse sur l’accès aux soins des étrangers en France. Elle est aujourd’hui cheffe de service promotion de la santé et réduction des risques à la direction de la santé publique de la Ville de Paris. Avec Jean-Paul Gaudillière et Pierre-André Juven, elle a publié Pandémopolitique. Réinventer la santé commun (La Découverte, 2021).
Marc Le Pape a été chercheur au CNRS et à l'EHESS. Il est actuellement membre du comité scientifique du CRASH et chercheur associé à l’IMAF. Il a effectué des recherches en Algérie, en Côte d'Ivoire et en Afrique centrale. Ses travaux récents portent sur les conflits dans la région des Grands Lacs africains. Il a co-dirigé plusieurs ouvrages : Côte d'Ivoire, l'année terrible 1999-2000 (2003), Crises extrêmes (2006) et dans le cadre de MSF : Une guerre contre les civils. Réflexions sur les pratiques humanitaires au Congo-Brazzaville, 1998-2000 (2001) et Génocide et crimes de masse. L'expérience rwandaise de MSF 1982-1997 (2016).
Bertrand Taithe a étudié à la Sorbonne avec le Professeur François Crouzet. Il a débuté sa carrière en tant qu'historien s'intéressant d'abord à la sociologie urbaine puis à l'histoire de la médecine et de la sexualité. Il dirige le Humanitarian and Conflict Response Institute (HCRI) de l'Université de Manchester et travaille sur l'histoire de l'humanitaire. Ses publications externes sont disponibles ici.
Nicolas Dodier est sociologue, directeur de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) et directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Ses recherches antérieures ont porté principalement sur le monde du travail (Les hommes et les machines, 1995), sur le monde médical (L'expertise médicale, 1993 ; Leçons politiques de l'épidémie de sida, 2003), et sur les modes de réparation des catastrophes collectives (avec Janine Barbot : Des victimes en procès, 2023 sous presse). Il a engagé plus récemment une enquête sur la médecine humanitaire.
Le Crash soutient, à des degrés divers, des travaux : une histoire de la neutralité médicale par Xavier Crombé, une histoire des pratiques chirurgicales à MSF par Nicolas Dodier (EHESS), Catherine Rémy (EHESS) et le docteur Jean Rigal, une histoire des pratiques de santé mentale par Laure Wolmark, et enfin une étude des soins palliatifs dans le projet de cancérologie au Malawi par le docteur Xavier Plaisancie (EHESS).
Xavier Crombé a été directeur d’études au Crash de 2005 à 2008. Il travaille actuellement à la publication d’un ouvrage sur les enjeux de la violence dans les espaces de soin avec l’Unité de Recherche sur les Enjeux et les Pratiques Humanitaires (UREPH) de la section suisse de MSF. Il enseigne également les questions humanitaires et migratoires à Sciences Po Paris.
Médecin, diplômé de médecine tropicale. Il commence à travailler avec MSF en 2016 sur les questions d’accès aux soins du VIH chez les hommes dans le district de Homa Bay au Kenya sous la direction de Jean-Hervé Bradol et de Marc Le Pape. Cette recherche rentrera dans le cadre de sa thèse de médecine, qui sera publiée dans un cahier du CRASH. Puis en 2019, il participa au projet d’oncologie de Bamako, au Mali, en tant que médecin de soins palliatifs et chercheur sur la question des trajectoires des patientes atteintes de cancers du sein et du col de l’utérus. Par la suite, il partit comme médecin avec MSF à Kinshasa dans un service prenant en charge les patients vivant avec le VIH au stade SIDA. Enfin, depuis 2022, il poursuit un master de sociologie de la santé à l’EHESS qui l’amène, en lien avec le CRASH, à s’intéresser à la question des pratiques de soins palliatifs au Malawi et au développement de la discipline en contexte humanitaire.
Psychologue clinicienne et diplômée d’un master en philosophie. Depuis 2005, elle a travaillé pour Médecins sans Frontières dans des contextes de violence, de conflits armés et de migrations. Elle a été psychothérapeute et coordinatrice nationale du pôle santé mentale et au Comede (Comité pour la santé pour les exilé·e·s) jusqu’en 2021. Ses recherches et sa pratique concernent particulièrement la clinique de l’exil, du trauma et des violences liées au genre. Elles interrogent à la fois les techniques et les dispositifs de soins psychiques. Parmi ses publications : « Les lieux de l’exil, subjectivités dans l’espace thérapeutique » (Journal des Anthropologues, déc. 2018), « Transmettre pour exister: la fonction des récits traumatiques », dans l’ouvrage collectif Violence et récit (ed. Hermann, dir. Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky. 2020), et « On ne fait pas de santé mentale. Retour sur la première mission « psy » de MSF » (Alternatives humanitaires, mars 2023). Elle mène actuellement un projet de recherche soutenu par le Crash sur l’histoire, les pratiques et les controverses en santé mentale dans la section française de MSF.
La Fondation
La Fondation Médecins Sans Frontières est née à l’initiative de MSF. Depuis 2015, elle a décidé d’ancrer son action autour de deux axes prioritaires : soutenir l’association MSF dans son processus d’innovation et renforcer les compétences de l’organisation.
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