Comment aider les victimes de guerre sans devenir la proie ou l’auxiliaire de leurs persécuteurs ?
Les acteurs humanitaires entretiennent des relations ambigües avec la violence de guerre. Cherchant à en atténuer la rigueur, ils participent à des degrés divers à sa production, tout en étant susceptible d’être frappés par elle. Les études réunies ici s’interrogent sur la façon dont les humanitaires cherchent à « humaniser » la guerre et à faire face aux risques d’être victimes ou complices des auteurs de violence.
La violence au microscope
Cet article est une recension du livre Violences Extrêmes. Enquêter, secourir, juger écrite par Benoît Guillou et publiée le 13 mai 2022 dans la Revue Projet n°388 (juin-juillet 2022).
Les secours humanitaires médicaux en temps de guerre
Dans un pays doté d’infrastructures médicales solides et face à une mobilisation internationale de grande ampleur, quelle place pour MSF en Ukraine ? « Nous ne sommes pas en première ligne à prodiguer des soins d’urgence », écrivent Thierry Allafort Duverger et Michael Neuman, mais nous pouvons et devons être actifs dans des secteurs limités, notamment auprès des « laissés pour compte », et voir à plus long terme.
Ceux qui se souviennent. RDC, L’Empire du silence
Le film L’Empire du silence réalisé par Thierry Michel porte sur les massacres commis en République Démocratique du Congo depuis 1996 et jusqu’à aujourd’hui. Dans ce blog, Marc Le Pape présente la construction du film, certains des principaux témoins et certains des responsables militaires et politiques des exécutions de masse, enfin il évoque les réactions des Congolais à l’impunité.
Le Grand Voyage d'Alice
La bande dessinée « Le Grand Voyage d'Alice » a été dessinée par Gaspard Talmasse et est paru aux éditions La boîte à bulles, le 17 novembre dernier. La préface de cette bande dessinée a été écrite par le docteur Jean-Hervé Bradol, ancien président de MSF et directeur d'études au Crash. La BD a remporté le prix MSF au Festival Carnet de voyages de Clermont Ferrand qui s'est tenu du 19 au 21 novembre 2021.
Borno, Nigeria : un regard critique sur nos opérations
En 2016, la direction des opérations de MSF a souhaité réaliser une revue critique des opérations conduites par l’association dans l’Etat du Borno, au nord-est du Nigéria, entre 2015 et 2016. En réponse, Judith Soussan et Fabrice Weissman du CRASH ont produit, avec le soutien d’Epicentre – le centre d’épidémiologie de MSF – un récit détaillé retraçant la façon dont les équipes de terrain, de capitale et du siège ont analysé la situation, les objectifs qu’elles se sont donnés, les actions qu’elles ont entreprises, les obstacles qu’elles ont rencontrés et les résultats qu’elles ont obtenus. Dans le cadre de ce travail, les directeurs et les cadres opérationnels s’interrogent sur leurs propres pratiques : ont-ils fait preuve d’une mobilisation tardive face à la situation catastrophique des camps de déplacés en zone rurale et à la périphérie de Maiduguri, la capitale de l’Etat du Borno, en 2016 – et si oui, pourquoi ? Que penser a posteriori des choix opérationnels et de l’efficacité des stratégies d’intervention adoptées ? Au-delà de cette mission, que nous apprend cette histoire sur le fonctionnement de MSF et les façons de travailler des équipes ? Entretien avec Isabelle Defourny, directrice des opérations à MSF-OCP, rédigé par Elba Rahmouni.
Yémen : questions sur un dispositif de secours
La situation au Yémen est souvent présentée comme « la pire catastrophe humanitaire au monde », longtemps ignorée par les médias et pour laquelle le besoin d’aide serait vital pour la survie de quasiment tout un pays. Sont ainsi évoqués en soutien de cette argumentation épidémies de choléra, famine et destructions. Il est en fait impossible de connaitre avec précision la situation des quelques 25 à 30 millions d’habitants du pays. Il n’est pas plus aisé de savoir ce qui est fait au Yémen en matière d’aide, alors que les financements y sont très importants. S’alertant de ces diagnostics que ses équipes de terrain relativisent sur certains points, Médecins Sans Frontières a entamé un travail destiné, en s’appuyant sur une démarche quantitative et qualitative, à mieux comprendre ce terrain d’action. Issues d’une revue des documents produits par les organismes d’aide complétée d’une série d’entretiens auprès d’acteurs de l’aide au Yémen, en particulier en zone houthi, les conclusions qui en ressortent sont de plusieurs ordres.
Débat entre Bernard Kouchner et Rony Brauman
Bernard Kouchner est l’un des fondateurs de Médecins Sans Frontières puis de Médecins du monde. Rony Brauman est actuellement directeur d’études au CRASH, il a été président de Médecins Sans Frontières de 1982 à 1994. Dans ce débat, ils discutent les notions de droit d’ingérence, de droit humanitaire international et de sécurité mondiale. Ce débat, qui a eu lieu le 19 juin 2019 au Palais Bourbon, a été organisé par Daniel Lagot, président de l’ADIF et l’association PUGWASH, avec le soutien de PANGEE ONG.
Agir par principe ? Fabrice Weissman aux 10 heures de l’éthique 2018
Le 15 octobre 2018, Fabrice Weissman est intervenu dans Les 10 heures de l'éthique 2018, journée organisée par l’Espace Ethique. Dans sa présentation, il dresse une critique du discours dominant des organismes d’aide sur les principes humanitaires auquel il propose de substituer un questionnement éthique sur les politiques d’assistance.
Rony Brauman: « Les interventions militaires françaises créent des rentes sécuritaires en Afrique »
Rony Brauman porte un regard critique sur « les guerres humanitaires » et plaide pour des solutions politiques pouvant inclure les islamistes. Il a récemment publié « Guerres humanitaires ? Mensonges et intox » (Textuel, 2018). Interview publiée le 03 juillet 2018 dans l'Opinion.
Demain la guerre ? Avec Bertrand Badie
Demain la guerre ? Bertrand Badie se dit pessimiste tant nous sommes dans une situation de tension extrême. La conflictualité moderne se définit par son caractère incertain, composite et hétéroclite, permanent, car sans vainqueur, ni vaincu. Elle peut être comprise de manière verticale comme « empilement de logiques conflictuelles » et de manière horizontale comme « agrégat de logiques de coalition ». Bertrand Badie explique qu’un conflit est vraiment dangereux lorsqu’il superpose plusieurs types de logiques conflictuelles et plusieurs logiques d’alliances, rendant ainsi quasiment impossible la réalisation d’un compromis. Nous pouvons distinguer actuellement cinq strates de conflictualités, un niveau jamais atteint pour ce spécialiste des relations internationales.
L’histoire, le droit et la politique face aux génocides
La parution du livre de la journaliste Judi Rever, In Praise of Blood, consacré aux violences commises par la rébellion armée du Front patriotique rwandais (FPR), a relancé les discussions au sujet de l’existence d’un « double génocide ». L’un commis contre les Tutsis sous la direction du gouvernement intérimaire du Rwanda qui prend le pouvoir en avril 1994, après l’assassinat du président Habyarimana. L’autre commis contre les Hutus par le FPR qui s’empare du pouvoir en juillet 1994. Autant la réalité du génocide des Rwandais tutsis prête peu à controverses dans le monde des études rwandaises, autant l’évocation de celui qui aurait frappé les Hutus déclenche des polémiques aussi violentes que confuses. A l’origine de cette confusion, les différentes définitions d’un terme utilisé par au moins trois disciplines : l’histoire, le droit et la politique.
Guerres humanitaires? Mensonges et intox - Entretien avec Rony Brauman
Rony Brauman vient de faire paraître « Guerres humanitaires ? Mensonges et intox ». Rédigé sous forme d’entretiens avec Régis Meyran, ce livre revient sur plusieurs interventions armées récentes qui ont en commun d’être placées sous le signe du sauvetage. De la Somalie à la Libye en passant par le Kosovo, l’Afghanistan et l’Irak, R. Brauman revient sur les raisons avancées pour justifier ces guerres et il en détaille les mensonges.