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Fabrice Weissman

Fabrice Weissman

Politiste de formation, Fabrice Weissman a rejoint Médecins sans Frontières en 1995. Logisticien puis coordinateur de projet et chef de mission, il a travaillé dans de nombreux pays en conflit (Soudan, Ethiopie, Erythrée, Kosovo, Sri Lanka, etc.) et plus récemment au Malawi en réponse aux catastrophes naturelles. Il est l'auteur de plusieurs articles et ouvrages collectifs sur l'action humanitaire dont "A l'ombre des guerres justes. L'ordre international cannibale et l'action humanitaire" (Paris, Flammarion, 2003), "Agir à tout prix? Négociations humanitaires, l'expérience de Médecins sans Frontières" (Paris, La Découverte, 2011) et "Secourir sans périr. La sécurité humanitaire à l'ère de la gestion des risques" (Paris, Editions du CNRS, 2016). Il est également l'un des principaux animateurs du podcast La zone critique. 

Images from Bama Benoit Finck/MSF Analyse

La fabrique d’une « crise humanitaire ». Le cas du conflit entre Boko Haram et le gouvernement nigérian (2010-2018)

30/04/2020 Fabrice Weissman Vincent Foucher

La contre-offensive menée par l’armée nigériane contre Boko Haram à partir de 2015 a entraîné une catastrophe sanitaire parmi les populations civiles déplacées. Cette catastrophe n’a été reconnue que difficilement, après qu’une alliance instable se soit progressivement forgée entre certains acteurs nationaux – politiques et militaires – et certains acteurs humanitaires internationaux pour formuler et s’accorder sur le diagnostic d’une « crise humanitaire » et essayer d’y remédier. Cela a ainsi permis de rendre visibles certaines dimensions du conflit tout en en invisibilisant d’autres, à commencer par la brutalité de la contre-insurrection de l’armée nigériane.

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The shared MSF / ICRC helicopter exchanging passengers in Gumuruk. In the rainy season helicopter is the only reliable way to move around Pibor County in South Sudan. Robin Meldrum/MSF Analyse

Pour en finir avec la loi du silence sur les kidnappings de travailleurs humanitaires

22/11/2019 Fabrice Weissman

Cet article traite de la politique de secret absolu sur les enlèvements adoptée par les organisations d'aide. Il précise que le black-out de l'information sur les cas passés et actuels est en grande partie fonction du rôle croissant des sociétés de sécurité privées dans le secteur de l'aide, qui promeuvent une politique de "payer, ne pas dire" comme option par défaut, quelle que soit la situation. L'article soutient que le secret est autant un obstacle à la résolution des affaires en cours qu'à la prévention et à la gestion des affaires futures. Il suggère d'abandonner la politique de stricte confidentialité en toutes circonstances - une politique aussi dangereuse que facile à appliquer - au profit d'une approche plus nuancée et plus stimulante qui détermine dans quelle mesure il convient de rendre publiques les affaires en cours et passées pour chaque public, en gardant toujours à l'esprit les intérêts des otages actuels et potentiels.

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MSF team in Aden's streets. An MSF staff is speaking with armed men at a check point. Guillaume Binet/MYOP Vidéo

Agir par principe ? Fabrice Weissman aux 10 heures de l’éthique 2018

21/01/2019 Elba Rahmouni Fabrice Weissman

Le 15 octobre 2018, Fabrice Weissman est intervenu dans Les 10 heures de l'éthique 2018, journée organisée par l’Espace Ethique. Dans sa présentation, il dresse une critique du discours dominant des organismes d’aide sur les principes humanitaires auquel il propose de substituer un questionnement éthique sur les politiques d’assistance.  

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Ngala, Nigeria: Emergency aid to victims of violence and displacement Sylvain Cherkaoui/COSMOS Point de vue

Mortalité : révisons les seuils d’alerte

25/06/2018 Fabrice Weissman

Le taux brut de mortalité (TBR) est l’un des indicateurs les plus couramment utilisés à MSF et dans le milieu humanitaire pour évaluer le degré de gravité d’une crise sanitaire au sein d’une population donnée. Il est communément admis qu’un taux supérieur ou égal à un mort pour dix mille personnes et par jour caractérise une situation d’urgence nécessitant une réponse immédiate. Or l’usage du « seuil d’urgence standard de 1/10 000/jour » est très discutable : il contrevient aux recommandations que se sont données les organisations humanitaires et ne tient pas compte de la baisse de la mortalité observée dans l’ensemble du monde au cours des 30 dernières années.

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