
"Wargaming humanitaire"
19/03/2010Du Tchad au Darfour en passant par la République Démocratique du Congo, de nombreuses organisations humanitaires militent pour l'envoi de troupes internationales afin de « protéger les populations civiles ».
Du Tchad au Darfour en passant par la République Démocratique du Congo, de nombreuses organisations humanitaires militent pour l'envoi de troupes internationales afin de « protéger les populations civiles ».
Justifié dans les années 1990 au nom du « droit d’ingérence humanitaire », l’usage de la violence armée pour secourir des populations en danger est aujourd’hui défendu au titre de la « responsabilité de protéger » – ou « R2P » pour les initiés. Dans cet article, Fabrice Weissman explique pourquoi MSF refuse de souscrire à cette doctrine de la guerre juste dont la légalisation ne signifierait rien moins que légaliser une nouvelle forme d’impérialisme.
Fabrice Weissman souligne la fragilité des arguments invoqués par les organisations humanitaires pour justifier leur soutien à la Cour pénale internationale. Il explique son scepticisme face à l'enthousiasme des ONG humanitaires pour un ordre moral global fondé sur le châtiment judiciaire et les "guerre justes".
Les droits de l'homme sont-ils universels ? Sont-ils au contraire l'expression d'une culture singulière ? Rony Brauman met en question cette opposition réductrice qui ignore soit l'unité du genre humain, soit la diversité des sociétés.
En 1998, Médecins Sans Frontières décidait de soutenir la création de la Cour pénale internationale. Dix ans plus tard, MSF affirmait qu'elle « ne coopère pas et ne transmet aucune information à la CPI ». Françoise Bouchet-Saulnier retrace l'histoire des relations entre MSF et les procédures d'enquête judiciaires.
Le droit humanitaire n'a pas été conçu comme une mise en accusation mais comme un cadre normatif. C'est sur ces considérations que Rony Brauman tente de définir le concept de bouclier humain.
Reed Brody de Human Rights Watch et Fabrice Weissman confrontent leurs visions de la responsabilité de protéger les populations civiles en cas de génocide, un principe récemment consacré par les états membres de l'ONU.
La qualification juridique des crimes commis par le gouvernement de Karthoum vient occulter la compréhension politique et historique de la situation. Un biais qui pour Rony Brauman n'est pas sans incidence sur les protagonistes au conflit.
Le débat sur la place des droits de l'homme dans l'aide humanitaire est récurrent à MSF comme ailleurs. Pour Rony Brauman les humanitaires ne doivent pas être des professeurs de morale.
Dans le contexte d'appel au boycott des jeux Olympiques de 2008, Rony Brauman analyse les impasses de ce type d'action.
S’engager dans une étude sur ce thème, c’est investir un terrain chargé de représentations contradictoires qui touchent à la question sensible des limites de notre responsabilité, source de désaccords et de débats sans fin sur ce que serait notre « identité » et sur l’existence ou pas d’un rôle pour MSF « au-delà du soin ».
Rony Brauman revient sur l'ouvrage de Pierre Hazan : « Juger la guerre, juger l'histoire », et sur la fixation des normes juridico-morales qui régissent la vie internationale.