
Stratégies d'influence de la Russie en Afrique
Maxime Audinet
Nous avons le plaisir de vous inviter à une conférence sur les nouvelles trajectoires de la Russie en Afrique, le jeudi 3 avril 2025 à 18h30, au siège de MSF, 34 avenue Jean Jaurès, 75019 Paris. Nous recevrons Maxime Audinet, chercheur à l'IRSEM. Cette rencontre, préparée avec Michaël Neuman (Crash), sera animée par Guillaume Baret (département des opérations). Le streaming sera disponible en français sur cette page et en anglais ici.
INSCRIPTION (CI-DESSOUS) OBLIGATOIRE POUR LES PERSONNES HORS MSF.
Depuis la fin des années 2010, la Russie n’a cessé d’accroître sa présence en Afrique en combinant leviers diplomatiques et économiques, coopération militaire et influence informationnelle et culturelle. Elle s’est ainsi largement implantée en Libye, au Soudan, en Centrafrique et dans les pays du Sahel.
Au-delà des moyens conventionnels, tels que les appareils militaires et de renseignement, Moscou a recours à des acteurs hybrides situés à la croisée des intérêts publics et privés. Le groupe Wagner, que le ministère de la Défense russe cherche désormais à absorber sous l'égide de l'Africa Corps, en est une illustration. Cette stratégie est accompagnée par un écosystème d'influence informationnelle structuré, associant médias d’État et campagnes sur les réseaux sociaux, subvention d’influenceurs locaux et création d’acteurs relais permettant de diffuser un récit favorable à la Russie et de dénigrer les anciennes puissances coloniales européennes.
Le 3 avril, nous aurons le plaisir d’accueillir Maxime Audinet, chercheur à l’Institut de Recherche Stratégique de l’École Militaire (IRSEM), spécialiste de la politique étrangère et de la stratégie d'influence de la Russie, et co-fondateur de Coruscant, le collectif de recherche sur la Russie Contemporaine pour l’Analyse de ses Nouvelles Trajectoires.
Avec lui, nous analyserons les interactions entre milieux d’affaires, sphères militaires et stratégies de communication, ainsi que les arguments mobilisés par la Russie dans la compétition informationnelle en Afrique, notamment pour contrer l’influence occidentale et en premier lieu l’influence française au Sahel et en Centrafrique. Nous reviendrons également sur la manière dont certaines thématiques en santé peuvent être instrumentalisée dans ces stratégies de désinformation. Cette rencontre sera également l’occasion d’aborder les méthodes de recherche en contexte restreint, en particulier l’OSINT, sur laquelle notre invité s’est largement appuyé pour ses travaux.
Formulaire d'inscription à la conférence :
Pour citer ce contenu :
Maxime Audinet, « Stratégies d'influence de la Russie en Afrique », 3 avril 2025, URL : https://msf-crash.org/fr/rencontres-debats/strategies-dinfluence-de-la-russie-en-afrique
Si vous souhaitez réagir à cet article, vous pouvez nous retrouver sur les réseaux sociaux ou nous contacter ici :
ContribuerÉvénements passés

Justine Brabant "Qu’on nous laisse combattre et la guerre finira. Avec les combattants du Kivu"
27/06/2016 - 14h30 20h30Justine Brabant est chercheuse et journaliste. Depuis plusieurs années, elle parcourt les territoires de la République Démocratique du Congo, principalement à l'Est du pays, pour un travail de recherche sur les combattants des guerres des Kivus. Elle est venue parler de son livre, récemment paru aux Editions de la Découverte, Qu'on nous laisse combattre et la guerre finira. Avec les combattants du Kivu lors d'une conférence du CRASH, organisée le 27 juin 2016.

Eyal Weizman - Présentation de « Forensic Architecture »
15/02/2016 - 19h00 21h30Eyal Weizman, le fondateur de « Forensic Architecture », au Goldsmiths college de l'Université de Londres est venu présenter le projet ainsi qu'un certain nombre de ses réalisations lors d'une conférence du Crash, organisée le 2 juillet 2015.
À l'intersection de la cartographie et de l'analyse d'images, de l'expertise judiciaire et de l'architecture, là où s'exerce une violence d'État, la « Forensic Architecture » éclaire les notions de crimes en faisant de « l'espace » un espace de preuve.
Eyal Weizman a particulièrement travaillé sur les Territoires palestiniens et l'occupation israélienne. Il a notamment analysé l'architecture de la colonisation en tant que technologie de surveillance, réfléchi à la convergence entre intérêts politiques, militaires et humanitaires, travaillé à la reconstitution d'attaques aériennes à partir de l'examen des images de décombres. Si le thème n'est pas nouveau, son traitement, en revanche, renouvelle complètement la réflexion.
La conférence s'est tenue en anglais.

"Le médicament qui devait sauver l’Afrique"
07/02/2015 - 13h30 19h30Guillaume Lachenal, historien de la médecine, dresse une lumineuse « anthropologie de la bêtise coloniale » dans son récent ouvrage 'Le médicament qui devait sauver l'Afrique, un scandale pharmaceutique aux colonies' paru en octobre 2014. La Lomidine, alors considérée par les autorités coloniales comme un remède miracle contre la maladie du sommeil, a été massivement utilisée au cours de campagnes d'injection supposées contribuer à éradiquer la trypanosomiase... malgré la découverte de l'inefficacité et de la dangerosité de la molécule.

Perception du danger et gestion de la sécurité
28/03/2014 - 13h30 19h30On assiste depuis une quinzaine d'années, à un mouvement de professionnalisation de la sécurité humanitaire : développement de départements ou de référents « sécu », mise en place de bases de données, création de réseaux d'experts, diffusion de guidelines, multiplication des formations, émergence d'un champ académique et d'un marché de la sécurité (et de l'assurance) humanitaires, etc. Cette spécialisation professionnelle est généralement justifiée par "l'obligation morale et légale" des organisations humanitaires de prendre toutes les mesures raisonnables pour garantir la sécurité de leurs membres censés faire face à de "nouvelles menaces".

L’éradication de la polio à l’épreuve des faits
04/02/2014 - 13h30 19h30La campagne d'éradication de la polio a permis en 25 ans une diminution spectaculaire du nombre de cas de poliomyélite dans le monde. Mais les difficultés actuelles rencontrées par le Programme - foyers de résistance sociale dans plusieurs pays, réinfection de certains pays, épidémies associées à des souches de poliovirus dérivés du vaccin - interrogent la validité de l'une des hypothèses se trouvant au fondement même de la campagne d'éradication : l'adhésion totale et entière d'une population à une mesure de santé publique, quels qu'en soient les bienfaits.

Agir à tout prix ? Négociations humanitaires, l’expérience de MSF
14/11/2011 - 13h30 19h30A l'occasion de son quarantième anniversaire, Médecins Sans Frontières dévoile dans l'ouvrage Agir à tout prix ? son expérience des négociations humanitaires. Récusant l'idée que « l'espace humanitaire se rétrécit », ce livre retrace l'évolution des ambitions de MSF, des obstacles qu'elle a rencontré et des stratégies politiques ayant permis (ou non) de les surmonter.