Port-au-Prince, Haïti : vivre et travailler dans le chaos ?
Romain Le Cour Grandmaison, Arnaud Dandoy & Sarah Chateau
La conférence se tiendra au siège d'MSF, 34 avenue Jean Jaurès, 75019 Paris et sera retransmise en direct en français sur cette page et en anglais ici. Pour toute personne externe à MSF, l'inscription est requise pour assister à la conférence sur place. Vous trouverez le formulaire d'inscription ci-dessous.
Le Crash a le plaisir de vous inviter à une conférence-table ronde le jeudi 6 février prochain à 18h30, avec les chercheurs Romain Le Cour Grandmaison et Arnaud Dandoy, ainsi que Sarah Chateau (MSF).
Les années passent et les mots pour qualifier la situation en Haïti demeurent inexorablement les mêmes : la situation est « dramatique », elle « se dégrade », encore et encore. L’emprise des gangs sur Port-au-Prince est aujourd’hui presque totale. Dans ces zones, kidnappings massifs, racket, violences sexuelles, attaques et règlements de comptes avec la police et les brigades d’autodéfense citoyennes pouvant donner lieu à des atrocités de part et d’autre, sévissent au quotidien. L’insécurité, devenue la norme, altère tous les aspects de la vie sociale.
Présente à Port-au-Prince avec des projets dans le quartier de Tabarre et le bidonville de Cité Soleil, MSF est parvenue tant bien que mal à maintenir son activité au cours des années écoulées en dépit des turbulences et violences généralisées – et ce notamment grâce à un patient travail de réseautage et de négociation auprès des différents acteurs, dont les gangs. Tandis que ce travail auprès des gangs, associé au fait de soigner leurs blessés, ont permis à MSF de bénéficier d’une certaine bienveillance de leur part, c’est d’un autre bord que viennent aujourd’hui pour nous les dangers les plus grands. Ainsi en novembre 2024, les graves incidents (exécution de patients et menaces envers le personnel) qui ont touché MSF et conduit à une suspension des activités étaient le fait de brigades de la police et de groupes d’autodéfense.
Tandis que les activités MSF reprennent avec prudence, cette conférence tentera d’éclairer quelques facettes de ce contexte. Après avoir décrit les problèmes auxquels les projets MSF sont confrontés de manière récurrente au sein de cet « écosystème de la violence », nous nous intéresserons à ses acteurs – groupes armés, police, brigades d’autodéfense – : à leurs logiques et motivations, leurs fonctionnements respectifs, leurs pratiques de violence, leurs évolutions, ainsi qu’aux circulations éventuelles entre eux.
Romain Le Cour Grandmaison est le directeur du programme Haïti au sein de l'organisation non-gouvernementale Global Initiative (GI-TOC). Il est également docteur en science politique de l'Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne.
Arnaud Dandoy est co-directeur du Centre de recherche et d’échange sur la sécurité et la justice (CRESEJ), et actuellement responsable de la recherche et de la gestion des connaissances chez Avocats sans frontières. Il est docteur en criminologie (Université de Kent, Royaume-Uni)
Sarah Chateau est responsable opérationnelle MSF pour Haïti.
Pour citer ce contenu :
Romain Le Cour Grandmaison, Arnaud Dandoy, Sarah Chateau, « Port-au-Prince, Haïti : vivre et travailler dans le chaos ? », 6 février 2025, URL : https://msf-crash.org/fr/rencontres-debats/port-au-prince-haiti-vivre-et-travailler-dans-le-chaos
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Faiblesses du dispositif anti-choléra à Haïti
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Événements passés
Justine Brabant "Qu’on nous laisse combattre et la guerre finira. Avec les combattants du Kivu"
27/06/2016 - 14h30 20h30 Michaël Neuman Justine BrabantJustine Brabant est chercheuse et journaliste. Depuis plusieurs années, elle parcourt les territoires de la République Démocratique du Congo, principalement à l'Est du pays, pour un travail de recherche sur les combattants des guerres des Kivus. Elle est venue parler de son livre, récemment paru aux Editions de la Découverte, Qu'on nous laisse combattre et la guerre finira. Avec les combattants du Kivu lors d'une conférence du CRASH, organisée le 27 juin 2016.
Eyal Weizman - Présentation de « Forensic Architecture »
15/02/2016 - 19h00 21h30 Michaël NeumanEyal Weizman, le fondateur de « Forensic Architecture », au Goldsmiths college de l'Université de Londres est venu présenter le projet ainsi qu'un certain nombre de ses réalisations lors d'une conférence du Crash, organisée le 2 juillet 2015.
À l'intersection de la cartographie et de l'analyse d'images, de l'expertise judiciaire et de l'architecture, là où s'exerce une violence d'État, la « Forensic Architecture » éclaire les notions de crimes en faisant de « l'espace » un espace de preuve.
Eyal Weizman a particulièrement travaillé sur les Territoires palestiniens et l'occupation israélienne. Il a notamment analysé l'architecture de la colonisation en tant que technologie de surveillance, réfléchi à la convergence entre intérêts politiques, militaires et humanitaires, travaillé à la reconstitution d'attaques aériennes à partir de l'examen des images de décombres. Si le thème n'est pas nouveau, son traitement, en revanche, renouvelle complètement la réflexion.
La conférence s'est tenue en anglais.
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07/02/2015 - 13h30 19h30 Michaël NeumanGuillaume Lachenal, historien de la médecine, dresse une lumineuse « anthropologie de la bêtise coloniale » dans son récent ouvrage 'Le médicament qui devait sauver l'Afrique, un scandale pharmaceutique aux colonies' paru en octobre 2014. La Lomidine, alors considérée par les autorités coloniales comme un remède miracle contre la maladie du sommeil, a été massivement utilisée au cours de campagnes d'injection supposées contribuer à éradiquer la trypanosomiase... malgré la découverte de l'inefficacité et de la dangerosité de la molécule.
Perception du danger et gestion de la sécurité
28/03/2014 - 13h30 19h30 Bertrand TaitheOn assiste depuis une quinzaine d'années, à un mouvement de professionnalisation de la sécurité humanitaire : développement de départements ou de référents « sécu », mise en place de bases de données, création de réseaux d'experts, diffusion de guidelines, multiplication des formations, émergence d'un champ académique et d'un marché de la sécurité (et de l'assurance) humanitaires, etc. Cette spécialisation professionnelle est généralement justifiée par "l'obligation morale et légale" des organisations humanitaires de prendre toutes les mesures raisonnables pour garantir la sécurité de leurs membres censés faire face à de "nouvelles menaces".
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04/02/2014 - 13h30 19h30 Claire MagoneLa campagne d'éradication de la polio a permis en 25 ans une diminution spectaculaire du nombre de cas de poliomyélite dans le monde. Mais les difficultés actuelles rencontrées par le Programme - foyers de résistance sociale dans plusieurs pays, réinfection de certains pays, épidémies associées à des souches de poliovirus dérivés du vaccin - interrogent la validité de l'une des hypothèses se trouvant au fondement même de la campagne d'éradication : l'adhésion totale et entière d'une population à une mesure de santé publique, quels qu'en soient les bienfaits.
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14/11/2011 - 13h30 19h30 Claire Magone Michaël Neuman Fabrice WeissmanA l'occasion de son quarantième anniversaire, Médecins Sans Frontières dévoile dans l'ouvrage Agir à tout prix ? son expérience des négociations humanitaires. Récusant l'idée que « l'espace humanitaire se rétrécit », ce livre retrace l'évolution des ambitions de MSF, des obstacles qu'elle a rencontré et des stratégies politiques ayant permis (ou non) de les surmonter.
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