« Humaniser la guerre »
27/09/2013Entre morale du devoir et morale des conséquences, le droit humanitaire d'urgence, pourtant reconnu internationalement, est bien difficile à appliquer.
Entre morale du devoir et morale des conséquences, le droit humanitaire d'urgence, pourtant reconnu internationalement, est bien difficile à appliquer.
Rony Brauman s'est récemment opposé au concept de «guerre humanitaire», énoncé en Libye sous la forme de «responsabilité de protéger», parce que la guerre est d'après lui le terrain d'élection des entrepreneurs de violence, qu'elle possède sa propre dynamique et qu'elle est incontrôlable.
Au delà de ses principes apparemment intangibles d'indépendance et d'une image qui confine à l'angélisme, l'histoire de MSF est celle de son temps et de multiples partis pris souvent contradictoires et paradoxaux.
Assurer une aide humanitaire aux victimes de conflits peut-il impliquer de faire appel à une intervention militaire ? Oui, selon certaines ONG. Non, affirme Médecins sans frontières, qui défend la démilitarisation des espaces de soin.
A l'occasion du 40ème anniversaire des quarante ans de MSF, Rony Brauman revient sur certains enjeux et aspects problématiques de l'action humanitaire, mais aussi sur les bonnes raisons de souhaiter un "bon anniversaire" à l'association.
Les débats sur les interventions humanitaires agitent en permanence le landernau de la gauche intellectuelle du Nord Est des Etats-Unis, tiraillée entre son opposition à l'impérialisme et sa dévotion à la défense des droits de l'homme.
Du Tchad au Darfour en passant par la République Démocratique du Congo, de nombreuses organisations humanitaires militent pour l'envoi de troupes internationales afin de « protéger les populations civiles ».
Justifié dans les années 1990 au nom du « droit d’ingérence humanitaire », l’usage de la violence armée pour secourir des populations en danger est aujourd’hui défendu au titre de la « responsabilité de protéger » – ou « R2P » pour les initiés. Dans cet article, Fabrice Weissman explique pourquoi MSF refuse de souscrire à cette doctrine de la guerre juste dont la légalisation ne signifierait rien moins que légaliser une nouvelle forme d’impérialisme.
En janvier 2009, huit ONG régionales et internationales se regroupaient pour fonder la Coalition internationale pour la Responsabilité de protéger. La photo figurant sur la page d'accueil de leur site donne le ton.
Le cyclone Nargis qui a touché la Birmanie en 2008 a donné lieu à des réactions internationales relevant de la « diplomatie de la catastrophe ». Mais l'élément marquant fut la dissonance entre les images du terrain et le discours médiatique.
Reed Brody de Human Rights Watch et Fabrice Weissman confrontent leurs visions de la responsabilité de protéger les populations civiles en cas de génocide, un principe récemment consacré par les états membres de l'ONU.
Nombreux sont les observateurs qui à l'instar de l'ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan ont dénoncé "la passivité honteuse de la communauté internationale" au Darfour. Mais qu'en est-il exactement ? Dans quelle mesure les populations du Darfour ont-elles été abandonnées ? Dans cet article, Fabrice Weissamn revient sur l'histoire de la crise et des réactions internationales qu'elle a suscitées, soulignant les effets contradictoires des campagnes d'opinion menées en Occident en faveur des victimes du conflit.