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Humanitaire : soigner les corps et les âmes

Laure W
Laure
Wolmark

Psychologue clinicienne et diplômée d’un master en philosophie. Depuis 2005, elle a travaillé pour Médecins sans Frontières dans des contextes de violence, de conflits armés et de migrations. Elle a été psychothérapeute et coordinatrice nationale du pôle santé mentale et au Comede (Comité pour la santé pour les exilé·e·s) jusqu’en 2021. Ses recherches et sa pratique concernent particulièrement la clinique de l’exil, du trauma et des violences liées au genre. Elles interrogent à la fois les techniques et les dispositifs de soins psychiques. Parmi ses publications : « Les lieux de l’exil, subjectivités dans l’espace thérapeutique » (Journal des Anthropologues, déc. 2018), « Transmettre pour exister: la fonction des récits traumatiques », dans l’ouvrage collectif  Violence et récit (ed. Hermann, dir. Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky. 2020), et « On ne fait pas de santé mentale. Retour sur la première mission « psy » de MSF » (Alternatives humanitaires, mars 2023). Elle mène actuellement un projet de recherche soutenu par le Crash sur l’histoire, les pratiques et les controverses en santé mentale dans la section française de MSF.

Le soutien psychologique s’est beaucoup développé au sein des ONG internationales depuis trente ans. La prise en charge des souffrances psychiques provoquées par les crises humanitaires se heurte cependant à des difficultés, parmi lesquelles des délais souvent très courts et un manque de moyens. Laure Wolmark était invitée le 2 avril 2025, sur l’émission Culture du Monde de France Culture.

Découvrez l'émission : Humanitaire : soigner les corps et les âmes : épisode 1/2 du podcast Santé mentale, urgence mondiale | Radio France | France Culture

    C’est à la fin des années 1980, suite au séisme que connaît l’Arménie en 1988, que les organisations humanitaires comme Médecins sans frontières (MSF) ou Médecins du monde (MDM) commencent à intégrer dans leurs interventions une dimension spécifique pour la santé mentale. Alors qu'est apparue la notion de trouble du stress post-traumatique (TSPT) quelques années plus tôt, les acteurs du secteur prennent de plus en plus en compte le fait que les catastrophes naturelles ou les conflits créent non seulement des blessures physiques et des dégâts matériels mais aussi des souffrances psychiques nécessitant une prise en charge.

    Si la psychiatrie et la psychologie humanitaires se sont beaucoup développées au sein des ONG internationales ces trente dernières années en mettant souvent au cœur de leur action la notion de "trauma", elles se heurtent à plusieurs difficultés : des soins qui demandent du temps long, la difficulté d’intervenir à une échelle collective ou encore les barrières culturelles. Le tout dans un contexte de pression sur les moyens alloués à l’humanitaire, avec notamment le gel récent des financements de l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).

    Avec :

    • Laure Wolmark, psychologue clinicienne, chercheuse associée au CRASH (Centre de réflexion sur l’action et les savoirs humanitaires)

    • Elisabetta Dozio, psychologue clinicienne, docteure en psychologie transculturelle, référente Santé Mentale et soutien psychosocial à Action Contre La Faim en Afrique centrale

    • Alex Bichon, directeur et infirmier du centre Victor Houali à Trinlé-Diapleu en Côte d’Ivoire