"Wargaming humanitaire"
Du Tchad au Darfour en passant par la République Démocratique du Congo, de nombreuses organisations humanitaires militent pour l'envoi de troupes internationales afin de «protéger les populations civiles».
Du Tchad au Darfour en passant par la République Démocratique du Congo, de nombreuses organisations humanitaires militent pour l'envoi de troupes internationales afin de «protéger les populations civiles».
Justifié dans les années 1990 au nom du « droit d’ingérence humanitaire », l’usage de la violence armée pour secourir des populations en danger est aujourd’hui défendu au titre de la « responsabilité de protéger » – ou « R2P » pour les initiés. Dans cet article, Fabrice Weissman explique pourquoi MSF refuse de souscrire à cette doctrine de la guerre juste dont la légalisation ne signifierait rien moins que légaliser une nouvelle forme d’impérialisme.
En janvier 2009, huit ONG régionales et internationales se regroupaient pour fonder la Coalition internationale pour la Responsabilité de protéger. La photo figurant sur la page d'accueil de leur site donne le ton.
Le cyclone Nargis qui a touché la Birmanie en 2008 a donné lieu à des réactions internationales relevant de la « diplomatie de la catastrophe ». Mais l'élément marquant fut la dissonance entre les images du terrain et le discours médiatique.
Reed Brody de Human Rights Watch et Fabrice Weissman confrontent leurs visions de la responsabilité de protéger les populations civiles en cas de génocide, un principe récemment consacré par les états membres de l'ONU.
Nombreux sont les observateurs qui à l'instar de l'ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan ont dénoncé "la passivité honteuse de la communauté internationale" au Darfour. Mais qu'en est-il exactement ? Dans quelle mesure les populations du Darfour ont-elles été abandonnées ? Dans cet article, Fabrice Weissamn revient sur l'histoire de la crise et des réactions internationales qu'elle a suscitées, soulignant les effets contradictoires des campagnes d'opinion menées en Occident en faveur des victimes du conflit.
S’engager dans une étude sur ce thème, c’est investir un terrain chargé de représentations contradictoires qui touchent à la question sensible des limites de notre responsabilité, source de désaccords et de débats sans fin sur ce que serait notre « identité » et sur l’existence ou pas d’un rôle pour MSF « au-delà du soin ».