Mise à l’abri, hospitalité ou accueil des réfugiés : les ambiguïtés irrésolues du camp de La Linière
Michaël Neuman & Franck Esnée
Suite au démantèlement du camp du Basroch, à Grande-Synthe, et à l’installation des réfugiés sur le nouveau camp de La Linière, au printemps 2016, Michaël Neuman et Franck Esnée ont souhaité revenir sur l'expérience de La Linière et sur l’objet « camp », sa nature et sa gestion. Cet article a été publié dans Alternatives Humanitaires, numéro 5 (juillet 2017).
Le 7 mars 2016, sur la commune de Grande-Synthe (département du Nord), le camp de La Linière ouvrait ses portes à près de 1 300 migrants, venus du sous-bois fétide où ils résidaient depuis quelques semaines ou quelques mois à 4 kilomètres de là. La Linière est née de l’initiative du maire de la ville, Damien Carême, soutenu par Médecins Sans Frontières (MSF) qui a assuré la construction du camp. Le projet fut monté dans l’urgence, entre décembre 2015 et mars 2016 pour parer à l’éventualité de décès dans l’ancien lieu de regroupement et œuvrer à une amélioration des conditions de vie : enchâssé entre l’autoroute A16 et la voie ferrée, le terrain fut équipé de 368 abris en bois de 9 mètres carrés destinés chacun à accueillir 4 personnes. Des espaces communs furent installés et la liberté d’aller et venir garantie par le maire aux migrants qui s’y installèrent. Prévu à l’origine pour abriter les migrants pour l’hiver, le camp n’ouvrit qu’en mars. Un an plus tard, au moment de sa destruction par un incendie volontaire le 10 avril 2017, le camp abritait encore plus de 1 500 personnes, dont les projets d’avenir – tournés en majorité vers la Grande-Bretagne – n’avaient pas varié. L’environnement immédiat avait en revanche été transformé et ce, radicalement : suite au démantèlement du camp de Calais en octobre-novembre 2016 – qui regroupa, d’après certaines associations, jusqu’à 10 000 personnes – et au sort identique réservé à la quasi-totalité des petits campements de la région, La Linière était dès lors le seul lieu de regroupement des migrants toléré par l’État.
Nous avions souhaité revenir dans un premier temps sur la mobilisation et le jeu d’acteursVoir Angélique Muller et Michaël Neuman, « MSF à Grande-Synthe, enseignements d’une improbable coalition d’acteurs », Alternatives Humanitaires, n° 3, novembre 2016, p. 42-51, http://alternatives-humanitaires.org/fr/2016/11/22/msf-a-grande-synthe%E2%80%89-enseignements-dune-improbable-coalition-dacteurs/ qui avaient rendu possible la construction de ce camp. C’est sur l’objet « camp », sa nature et sa gestion que portent cette fois-ci le récit et l’analyse.
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Pour citer ce contenu :
Michaël Neuman, Franck Esnée, « Mise à l’abri, hospitalité ou accueil des réfugiés : les ambiguïtés irrésolues du camp de La Linière », 5 juillet 2017, URL : https://msf-crash.org/fr/camps-refugies-deplaces/mise-labri-hospitalite-ou-accueil-des-refugies-les-ambiguites-irresolues-du
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