La distribution des produits non alimentaires dans l'un des villages les plus pauvres près de Grozny, appelé le 6ème secteur Uchastok.
Chapitre
François
Jean

Chercheur au Crash, François Jean nous a quittés le 25 décembre 1999. Il avait publié de nombreux articles et ouvrages dont plusieurs dans la revue Esprit. Il s'était passionné, entre autres, pour l'Afghanistan, le Caucase, la Corée du Nord, et analysait sans concession l'évolution de l'action humanitaire.

Date de publication

Préface

François Jean a été une figure marquante de Médecins Sans Frontières. Sans doute était-il le seul à l’ignorer, lui qui avait horreur de se faire remarquer. Sans doute aussi se demanderait-il pourquoi diable nous avons décidé de rassembler les textes et entretiens qu’il a donnés au long de dix-sept années passées à travailler au sein de l’association. Peu soucieux de sa postérité, il ne s’était jamais donné la peine de colliger ses articles et il a fallu beaucoup de patience et de ténacité à Cécile Lapérou, puis à Marine Le Page pour venir à bout de cette tâche. Qu’elles en soient chaleureusement remerciées.

Le travail d’éditeur qu’elles ont accompli nous permet de retrouver un regard perçant, original, sur les situations et les thèmes critiques qui ont jalonné le parcours de l’action humanitaire contemporaine. De la famine d’Ethiopie à celle de Corée du Nord, des accords de Lomé au droit d’ingérence, de l’humanitaire dans la guerre à la guerre humanitaire, François a exploré, repéré, éclairé le champ de l’aide internationale. Loin de toute attitude moralisatrice, animé par une inquiétude permanente sur l’action et ses incertitudes, il est toujours resté un praticien lucide, soucieux de comprendre et d’agir sans jamais sacrifier l’un au profit de l’autre. Les textes qui suivent, attestent la fécondité de ses doutes, et l’actualité de sa réflexion critique.

François a mis fin à ses jours le 25 décembre 1999. Jour noir, jour de tempête. L’hommage que nous lui rendons ici sous la forme d’une publication n’est pas un acte de piété mais de profonde et sincère reconnaissance. Merci François pour ce que tu as été, pour ce que tu nous as apporté, et pour ce que tu nous laisses.

Rony Brauman