Fabrice Weissman
Le gouvernement suisse a-t-il sauvé des vies en refusant d’envoyer son corps de secouristes en Haïti ? Oui répond Nicolas Borsinger de la Fondation Pro-Victimis dans une tribune publiée par le quotidien helvète Le Temps. Compte-tenu du goulot d'étranglement logistique constitué par l'aéroport de Port-au-Prince, il convient de donner la priorité d'atterrissage aux équipes capables de sauver le plus grand nombre de vies. Si l'action télégénique des 1400 sauveteurs internationaux a permis de sortir des décombres environ 120 personnes, c'est au détriment de l'aide médicale aux dizaines de milliers de blessés menacés par la gangrène. « La raison implique que durant les 72 premières heures suivant une catastrophe, pas plus de 5% de tous les atterrissages possibles soient réservés aux équipes de sauvetage. Les médias doivent en être conscients. Il est de leur responsabilité d’exiger, dès le premier jour, la liste complète des vols, de leurs commanditaires et de leurs chargements. Cette mesure éviterait de stériles controverses tout en fournissant des données concrètes et analysables sur la qualité de la réaction internationale dans l’immédiat après-catastrophe » souligne Nicolas Borsinger.
Pour citer ce contenu :
Fabrice Weissman, De la nécessité du triage en Haïti,
28 janvier 2010,
URL : https://msf-crash.org/fr/blog/acteurs-et-pratiques-humanitaires/de-la-necessite-du-triage-en-haiti
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